Dans quelle mesure l’Occident dépend-il de l’uranium russe ? Et quel rôle joue le conglomérat d’État Rosatom dans la renaissance mondiale de l’énergie nucléaire ? « Le Piège nucléaire » entraîne le public au cœur des sphères d’influence russes. De la province allemande du nord jusqu’aux mines d’uranium américaines, en passant par la centrale nucléaire occupée de Zaporijia en Ukraine et un chantier d’EDF russe en Turquie – le film suit des personnes persécutées pour leurs opinions politiques et des initiés du système Rosatom. Un navire en provenance de Saint-Pétersbourg, à destination des États-Unis, est contraint de faire escale à Rostock à cause de problèmes techniques. À son bord, les autorités découvrent du bois de bouleau – et de l’uranium. Le bois est confisqué, mais l’uranium poursuit sa route. Contrairement au bois, l’uranium n’est pas concerné par les sanctions. Tandis que l’Occident cherche à réduire sa dépendance au gaz et au pétrole russes, le commerce de l’uranium continue. Rosatom, l’agence russe de l’énergie nucléaire, est un réseau opaque de filiales qui œuvre à établir des monopoles – et donc des dépendances – à l’échelle mondiale. En vendant de l’uranium et du combustible nucléaire, même à des centrales occidentales, la Russie maintient son influence. Se libérer de cette dépendance à long terme semble extrêmement difficile. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les bénéfices que Rosatom réalise à l’étranger ont doublé. « Poutine a rapidement compris qu’il pouvait lier les pays occidentaux bien plus efficacement avec de l’uranium qu’avec du gaz ou du pétrole », explique un ancien employé de Rosatom. « Le Piège nucléaire » dissèque le système Rosatom. Comment le président russe Vladimir Poutine utilise-t-il l’énergie nucléaire pour établir de nouvelles formes de dépendance ? Rosatom est-il un outil de guerre hybride contre l’Occident ? Et pourquoi des pays de l’Union européenne continuent-ils à faire affaire avec le Kremlin, même après l’invasion de l’Ukraine ? Rosatom – un instrument puissant entre les mains de Poutine, qui pourrait bien représenter un danger croissant pour l’UE et l’OTAN.
Un film de Johannes Bünger, Laura Schmitt et Vivien Pieper. Produit par Autoren Pieper und Partner pour le MDR/Arte.
2024. Arte Thema. 89 minutes.
Image : Johannes Bünger, Sven Emme et Tom Lienekampf. Montage : Sven Emme. Graphisme et animation : Sven Emme, Marc Wiebach et 2SPOT Filmproduktion.
Rédaction (MDR) : Bettina Rudolph. Rédaction (Arte G.E.I.E) : Philippe Muller. Avec le soutien d’Ingolf Gritschneder.